Comment fonctionne la Bourse ?

comment fonctionne la bourse

Spéculation, Trader, fonds de placement, actions, krach boursier, CAC 40… Vous avez sans doute déjà croisé ces termes liés à la Bourse. Mais savez-vous ce qu’est la Bourse, quel est son fonctionnement, quels sont ses risques et ses forces ? Même si la Bourse est souvent dépeinte comme un Far West sans foi ni loi, elle a un rôle prépondérant dans le système économique mondial. 

Finclub vous propose donc de découvrir les informations clé pour comprendre la Bourse.

Avertissement

Les informations fournies sont uniquement à but éducatif. Finclub ne propose pas de conseil en investissement ni de services de courtage. Nous ne recommandons pas d’acheter ni de vendre un actif ou produit d’investissement particulier.

Qu’est-ce que la Bourse et comment ça marche ?

L’Histoire de la Bourse en accéléré

Le terme « Bourse » remonterait au début du 14ème siècle à Bruges en Flandre, où il aurait été utilisé devant la maison de la famille « Van der Burse » pour nommer le lieu de la ville où se déroulaient les échanges de produits financiers (titres de dettes principalement), mais aussi de biens physiques divers. 

La première Bourse officielle voit le jour à Anvers en 1487, suivie d’autres, comme à Lyon en France en 1540. Au fil des siècles, les places boursières se multiplient, les titres échangés se diversifient (actions, devises, denrées alimentaires et matières premières font maintenant partie du quotidien des « courratiers », ces agents de change de l’époque) et les premières réglementations apparaissent. 

L’accélération est encore plus forte au 19ème siècle avec la révolution industrielle qui fait une place dominante à l’économie et à la finance, et à l’amélioration des communications qui fluidifient les échanges. 

D’abord situées dans des lieux physiques (de l’hôtel de Nevers jusqu’au Palais Brongniart à Paris par exemple), les Bourses commencent à se dématérialiser dans les années 1980 avec l’avènement de l’informatique et d’Internet. Aujourd’hui, la finance occupe une place prépondérante dans l’économie mondiale et dépasse de loin l’économie dite « réelle » en termes de volumes.

La Bourse : définition

La Bourse est un espace dématérialisé où se rencontrent ceux qui recherchent des financements (acteurs privés comme les entreprises ou publics comme les États) et ceux qui disposent de capitaux : les épargnants particuliers seuls ou regroupés au travers d’un fonds par exemple, les institutions financières (banques, assurances, etc.) et certains organismes publics.

Les places boursières sont majoritairement gérées par des sociétés privées comme à New York (New York Stock Exchange ou NYSE) ou à Londres (London Stock Exchange ou LSE), qui organisent les échanges : fixation des prix en fonction de l’offre et de la demande, mise en relation entre acheteurs et vendeurs, sécurisation des transferts de fonds, etc. Depuis fin 2000, c’est l’entreprise Euronext qui gère la Bourse de Paris, tout comme celles de Bruxelles, Amsterdam, Oslo, Dublin et Lisbonne. 

Les marchés boursiers sont surveillés par des régulateurs nationaux, comme l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) en France, qui créent les « règles du jeu » et assurent la neutralité de fonctionnement (traitement identique des investisseurs), la bonne circulation des informations et effectuent des contrôles pouvant aboutir sur des sanctions.

Comment fonctionne le marché boursier ?

La Bourse permet aux entreprises ou aux États de financer leurs projets de développement ou leur dette. Pour simplifier, lorsqu’une société a besoin de trouver de l’argent, elle peut avoir recours à 3 sources principales de financement : l’autofinancement (en réinvestissant ses bénéfices), l’emprunt bancaire ou l’émission de titres financiers (actions et obligations pour les plus connus).

La Bourse, c’est justement ce dernier point : un espace réglementé sur lequel des titres sont émis et s’échangent entre vendeurs et acheteurs-investisseurs. On peut distinguer :

  • Le marché primaire, qui concerne les titres « neuf », cotés pour la première fois. Il s’agit par exemple d’obligations émises dans le cadre d’un emprunt obligataire ou d’actions suite à une introduction en Bourse ou une augmentation de capital ;
  • Le marché secondaire, où ces mêmes titres sont ensuite échangés… les actionnaires peuvent ainsi acheter et revendre des titres chaque jour. C’est un peu le marché de l’occasion.

Qu’est-ce qu’une introduction en Bourse ?

Une introduction en Bourse ou « Initial Public Offering (IPO) » en anglais, consiste à mettre en vente des titres d’une société sur une place boursière après avoir reçu l’accord des autorités de contrôle. Deux exemples marquants : l’IPO de la Française des Jeux en 2019 à la Bourse de Paris ou celle de Porsche fin 2022 à la Bourse de Francfort. 

Pour une entreprise, la principale raison de recourir à une IPO est souvent de financer un projet de développement gourmand en capitaux ou de financer une acquisition stratégique, mais elle peut aussi répondre à d’autres objectifs : améliorer sa visibilité et sa crédibilité, permettre aux dirigeants ou à certains actionnaires de céder des parts et/ou de faire entrer de nouveaux partenaires de poids, motiver et retenir ses salariés par le biais des « stocks-options » ou d’actions gratuites, etc. 

Il y a deux façons de mener une IPO : l’entreprise peut proposer une partie du capital existant (cession de parts) ou réaliser une augmentation de capital pour créer de nouvelles actions que les investisseurs en Bourse pourront acquérir.

Quels sont les produits négociables en Bourse ?

Si, au départ, les actions et obligations étaient les seuls titres à s’échanger en Bourse, la liste des supports disponibles sur les marchés financiers a beaucoup évoluée, nourrie par l’imagination sans limite des ingénieurs financiers. Aujourd’hui, il existe des dizaines de produits négociables en Bourse, voici les plus connus :

  • Les actions : ce sont des titres de propriété sur une fraction de capital d’une société. Généralement, posséder une action permet de participer aux votes lors des assemblées générales de l’entreprise et donne droit au partage des bénéfices au prorata du nombre de titres détenus, perçus sous la forme de dividendes ;
  • Les obligations : elles constituent une part d’un emprunt émis par une société (privée ou publique), par les États, par les collectivités locales, etc. Contrairement à un actionnaire, le porteur d’obligations n’a pas les mêmes droits (il n’est pas associé de l’entreprise), mais en tant que créancier, il perçoit des intérêts pendant la durée de vie de l’obligation ;
  • Les parts d’Organisme de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), communément appelées Fonds d’investissement. Les épargnants confient leur argent à une société de gestion ou une banque qui sélectionne les supports sur lesquels investir et procède aux arbitrages. Cette gestion déléguée est idéale pour investir en Bourse sans être expert et sans y consacrer beaucoup de temps ;
  • Les options négociables et les warrants, ces « produits dérivés spéculatifs » auxquels sont attachés un droit d’option sur l’achat ou la vente d’un actif « sous-jacent » (une obligation, un panier d’actions, un indice boursier, une matière première, etc.) à un prix et une échéance choisie à l’avance. Attention, ce sont des produits complexes, réservés aux investisseurs avertis ;
  • Les trackers ou ETF, qui répliquent l’évolution du support suivi (souvent un indice boursier comme le CAC 40). Les Traders et les investisseurs particuliers les apprécient, car ils facilitent la prise de position sur des secteurs d’activités précis, des indices boursiers internationaux ou sur les matières premières notamment..

Qu’est-ce qu’un indice boursier ?

Pour faciliter la lecture et faire ressortir une tendance générale des marchés boursiers, de nombreux indices ont été créés. Ces indicateurs boursiers permettent de mesurer la performance générale d’une place boursière ou d’un secteur

À la Bourse de Paris, c’est l’indice d’actions CAC 40, composé de 40 sociétés de premier plan, qui est le plus suivi. Il côtoie de nombreux autres indices représentant des secteurs d’activités, des groupes de sociétés cotées choisies selon un critère de taille (comme le CAC Mid 60, constitué de 60 sociétés plus petites), ou d’autres basés sur des critères plus atypiques, par exemple l’Euronext FAS IAS qui comprend des sociétés dont au moins 3 % du capital est détenu par plus de 25 % des salariés. 

Si vous regardez ailleurs dans le monde, les principaux indices boursiers sont composés de grandes entreprises : Dow Jones ou S&P 500 à New-York, FTSE à Londres, Nikkei à Tokyo, etc., ou de sociétés spécialisées dans un domaine comme le Nasdaq de New-York et ses valeurs technologiques.

La cotation d’une action en Bourse

Qu’est-ce qui influence le prix d’une action ?

Le cours d’une action en Bourse dépend de plusieurs facteurs, dont :

  • Les performances de l’entreprise : les bénéfices progressent-ils ?, le chiffre d’affaires est-il conforme aux prévisions ?, etc. ;
  • Le contexte économique (croissance, inflation…) et monétaire (remontée des taux directeurs, crise de la dette…) ;
  • L’actualité politique (modification de réglementations, plan d’investissements dans un secteur, etc.) ;
  • Et tous les aspects irrationnels : les acteurs boursiers sont très sensibles à l’incertitude, aux rumeurs, à l’effet de groupe… qui peuvent jouer fortement sur la fluctuation du cours de Bourse.

Comment est fixé le prix d’une action cotée en Bourse ?

Sur un marché boursier, c’est la confrontation de l’offre (ordres d’achat) et de la demande (ordres de vente) qui détermine le prix d’une action, fixé à un point d’équilibre où le plus grand nombre d’ordres peuvent être exécutés. Le cours de l’action fluctue à la hausse ou à la baisse jusqu’au moment où le ratio achat/vente se rééquilibre. Comme ces opérations sont réalisées de façon continue (pour les actions les plus liquides) et gérées par informatique, le cours de Bourse peut évoluer très rapidement

Dans les faits, par exemple à la Bourse de Paris, il y a d’abord une phase de pré-ouverture à 7h15 qui, en fonction des ordres accumulés, fixe un cours d’ouverture théorique. La séance ouvre ensuite à 9h et se clôture à 17h30.

Pendant la séance, les valeurs cotées en continu sont échangées dans l’ordre d’arrivée des ordres sur le marché. Après 17h30, les ordres s’accumulent à nouveau dans le « carnet d’ordres » (sans générer de transaction) et un cours de clôture théorique est établi pour qu’à 17h35, heure du « fixing », les ordres passés au montant de ce cours soient exécutés. Les ordres non-exécutés restent en attente dans le carnet d’ordres jusqu’au lendemain. 

Pour les valeurs moins liquides, la cotation n’est réalisée qu’une à deux fois par jour. Les ordres s’accumulent pendant toute la séance et les échanges, s’ils sont réalisables, sont opérés au moment du fixing.

Quel profil pour débuter en Bourse ?

Globalement, tout le monde peut investir sur les marchés boursiers ! Et oui, même avec un petit budget, il est possible d’acheter des actions ou d’autres titres. Techniquement, il suffit d’ouvrir un compte titres, un plan épargne action (PEA) ou un PEA-PME : des comptes qui permettent de loger et de gérer un portefeuille de titres.

Vous pouvez vous adresser aux banques traditionnelles (attention aux frais de courtage) ou à des courtiers (appelés aussi « brokers ») en ligne qui proposent des solutions d’investissement en Bourse simples et souvent moins coûteuses

Pour débuter en Bourse, il faudra d’abord définir votre profil d’investisseur selon vos objectifs et horizons de placement, votre appétence au risque, votre situation personnelle et patrimoniale, etc. Ensuite, vous pourrez définir un montant à placer et rechercher les titres qui correspondent le plus à vos attentes : des actions défensives, des actions plus spéculatives, des ETF, des fonds d’investissement… 

Pour « tester » l’investissement sur les marchés, vous pouvez sans doute vous débrouiller seul à l’aide de formations à la Bourse en ligne ou de livres pour comprendre la Bourse, mais si vous souhaitez placer de plus grosses sommes, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un Conseiller en gestion de patrimoine (CGP) par exemple et à étudier les options de gestion déléguée ou assistée pour qu’un professionnel averti se charge du suivi de votre portefeuille, en accord avec vos objectifs.

Quels sont les risques à investir en Bourse ?

Placer son argent sur les marchés financiers comporte des risques, plus ou moins conséquents selon les instruments financiers choisis. Cependant, on peut retenir que, plus le rendement potentiel d’un investissement est élevé, plus le risque associé est important et que les performances passées ne préjugent pas des performances futures. 

Les principaux risques auxquels s’expose un investisseur concernent :

  • Les risques intrinsèques, liés à la performance et à la gestion des entreprises ;
  • Les risques extrinsèques, d’origine législative, macroéconomique, climatique… ;
  • La perte en capital ;
  • Le manque de liquidité (difficulté à vendre ses titres) ;
  • L’absence de dividendes.

Ces risques sont particulièrement élevés pour les supports financiers complexes (certificats, warrants, capital-risque, etc.). De plus, certains investissements plus spéculatifs (Service de règlement différé (SRD) notamment) peuvent même entraîner une perte en capital supérieure aux montants investis. Il est donc recommandé aux investisseurs de s’assurer qu’ils comprennent bien le fonctionnement des instruments envisagés afin de prendre des décisions en toute connaissance de cause.

Les conseils pour gagner de l’argent en Bourse

Pour espérer gagner de l’argent avec la Bourse, en particulier quand on débute, il est indispensable d’appliquer des méthodes simples :

  • Se fixer des objectifs de gains… et de perte. Il est recommandé de placer des ordres de vente automatique qui se déclencheront, par exemple, après une hausse de 10 ou 15 % (les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel…) ou une baisse de 10 % (pour limiter la perte si une valeur décroche) ;
  • Choisir des secteurs porteurs qui présentent une bonne visibilité comme le BTP, les nouvelles technologies, le pétrole, l’agroalimentaire, l’automobile ou le luxe ;
  • Se former sur l’analyse graphique, un outil conçu pour anticiper le cours des actions et aider les investisseurs à se positionner plutôt à l’achat ou à la vente ;
  • Diversifier ses placements : quelle que soit la somme investie, mieux vaut placer 1 000 € répartis sur 5 projets plutôt qu’un seul. L’idéal étant aussi de varier les secteurs d’activité, les zones géographiques, etc. ;
  • Maîtriser ses frais de courtages, notamment les frais de transaction (achat et vente), d’arbitrage et de tenue de compte (droits de garde). Les plateformes en ligne présentent généralement de meilleurs tarifs que les établissements bancaires classiques. 
Bon à savoir

Pour limiter les risques liés à la volatilité des marchés, il est possible d’opter pour des valeurs de « fond de portefeuille » (sociétés matures avec une croissance moyenne) ou des ETF qui répliquent un indice boursier (parfait pour capter la tendance haussière des marchés sur le long terme) et sont très peu coûteux.

Fonctionnement de la Bourse : ce qu’il faut retenir

Si vous vous demandez pourquoi investir en Bourse en 2023, gardez en tête que les marchés financiers peuvent permettre de générer des gains importants et un rendement attractif, supérieur aux livrets d’épargne réglementés, par exemple. La Bourse est aussi incontournable pour les entreprises qui souhaitent se développer rapidement ou pour les États qui ont besoin de financer leur dette. 

Toutefois, bien que la Bourse soit un placement accessible, elle comporte des risques et implique d’acquérir certaines connaissances pour comprendre le fonctionnement des instruments financiers, limiter les pertes et éviter les désillusions. Aussi, l’investissement en Bourse doit être envisagé sur le long terme pour lisser au maximum les fluctuations.

author
Maxime Parra

Rédacteur-en-chef de Newtrading.fr, Maxime est diplômé du Master Grande École de SKEMA Business School et d’un Master en Analyse financière internationale de la Faculté de finance, banque et comptabilité de Lille.

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