Investir en Bourse : choisir entre PEA et compte-titres
Acheter des actions nécessite d’ouvrir un compte chez un intermédiaire agréé. Ce dernier peut être une banque classique ou une banque en ligne. Il faudra ensuite choisir le support financier sur lequel vous allez acheter, conserver et vendre des actions.
En France, les courtiers ont plusieurs solutions à vous proposer, notamment : ouvrir un Plan d’Épargne en actions ou un Compte-Titres. Dans cet article, nous allons voir en quoi ces deux supports sont à la fois différents et complémentaires.
Découvrez tous les avantages et inconvénients de ces deux enveloppes d’investissement en Bourse, afin de faire les meilleurs choix pour votre épargne.
Les informations fournies sont uniquement à but éducatif. Finclub ne propose pas de conseil en investissement ni de services de courtage. Nous ne recommandons pas d’acheter ni de vendre un actif ou produit d’investissement particulier.
PEA et compte-titres : définitions
Plan Épargne Actions (PEA) : une fiscalité intéressante
Avec ce produit de placement réglementé par l’État français vous pouvez gérer un portefeuille d’actions d’entreprises. Sa création remonte à 1992, lorsque les pouvoirs publics ont souhaité développer l’actionnariat des particuliers.
Le PEA ne permet pas de placer votre argent dans n’importe quelle société. En effet, seules les entreprises européennes peuvent émettre des actions éligibles à cette enveloppe. Toutefois, il reste possible de s’exposer aux marchés extraeuropéens, notamment grâce aux Exchange Traded Funds (ETF) gérés par des sociétés financières basées en Europe, comme certains ETF S&P500.
Cet outil est de plus en plus populaire auprès des épargnants, car il permet de bénéficier de certaines exonérations fiscales, à condition de respecter certains critères.
Enfin, sachez qu’il existe quatre types de PEA :
- le PEA « bancaire » classique ;
- le PEA assurance, similaire au PEA bancaire, mais souscrit auprès d’un assureur ;
- le PEA-PME pour investir uniquement dans les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que dans les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ;
- le PEA-jeunes pour les enfants majeurs fiscalement à charge de leurs parents (plafond de versement limité à 20 000 €).
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Compte-titres ordinaire (CTO) : un accès aux actions dans le monde entier
Le compte-titres permet d’acheter et de vendre des valeurs mobilières, et pas seulement des actions en Bourse.
Tout comme le PEA, le CTO est divisé en deux parties.
- La première, aussi appelée compte espèces, est alimentée en espèces par les versements provenant de votre compte courant.
- La seconde conserve les actifs et permet de gérer votre portefeuille par le passage d’ordre d’achat ou de vente.
PEA versus compte-titres : les avantages et inconvénients
Modalités d’ouverture : la simplicité du CTO
Afin d’ouvrir un PEA auprès de votre banque ou de votre compagnie d’assurance, il existe quelques règles à respecter :
- être domicilié fiscal en France ;
- être majeur ;
- pouvoir effectuer un premier versement à la date d’ouverture ;
- ne pas posséder d’autre PEA (limité à 1 par personne).
La souscription d’un compte titres est plus simple : toute personne morale ou physique, majeure ou mineure avec l’accord de l’autorité parentale peut en ouvrir autant qu’il le souhaite.
Aujourd’hui, il n’est même plus nécessaire de contacter votre banquier pour ouvrir un PEA ou un CTO. La plupart des banques permettent d’effectuer les démarches en ligne, via leur site web ou leur application mobile, sous 2 à 4 jours.
Outre les banques traditionnelles, certains acteurs se développent exclusivement en ligne. C’est par exemple le cas des courtiers en ligne.
Selon vos préférences, ces derniers proposent plusieurs supports pour investir :
- des interfaces sur leur site web ;
- des applications mobiles ;
- des logiciels spécialisés.
Les réseaux bancaires vous demandent de répondre à un questionnaire pour évaluer votre connaissance des marchés financiers ainsi que votre expérience d’investisseur. C’est une obligation mise en place par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) dans le but de protéger les épargnants.
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Actifs négociables : Diversifier davantage avec un CTO
Cette bataille est clairement gagnée par le CTO, qui permet d’acheter toute une variété de titres financiers :
- obligations ;
- actions dans n’importe quelle entreprise cotée en Bourse ;
- fonds d’investissement et ETFs internationaux ;
- matières premières ;
- produits dérivés (options, warrants, futurs, etc.).
Si votre stratégie consiste à vous diversifier un maximum, le compte-titres correspond davantage à vos objectifs.
Il est également intéressant pour trader en profitant de l’effet de levier (investir plus que votre capital) ou pour vendre à découvert si vous misez sur la baisse d’un titre.
Le PEA, quant à lui, propose uniquement d’investir dans des titres d’entreprises européennes et dans certains ETF.
Pour savoir si vous pouvez acheter ou non un titre sur votre PEA, il suffit de consulter les informations à propos d’une action sur un site web spécialisé (comme Boursorama). Vous trouverez une mention « éligible au PEA ou au PEA-PME ».
Fiscalité : les avantages du PEA
Grâce au PEA, vous pouvez bénéficier d’exonérations d’impôts sur les dividendes et les plus-values.
Cette franchise d’impôt est accessible uniquement si vous n’effectuez aucun retrait pendant 5 ans après l’ouverture du PEA. Cela peut être vu comme une contrainte. Pourtant, avec une bonne stratégie de gestion de votre épargne, vous ne devriez pas avoir besoin de toucher à votre PEA avant cette période.
Achetez les actions que vous souhaitez conserver à long terme dans votre PEA. Évitez de l’utiliser pour y stocker de l’épargne de court terme. Mais surtout, pensez à l’ouvrir dès que vous le pouvez : le plus tôt est le mieux !
Une fois la durée de 5 ans atteinte, vous êtes exonéré d’impôt sur le revenu. Vous ne payez que les prélèvements sociaux de 17,2 % sur les plus-values et les dividendes perçus lorsque vous récupérez votre capital.
Les prélèvements sociaux et taxes fiscales ne sont dus qu’à partir du retrait du PEA, et non pas à chaque encaissement comme sur un CTO. Vous pouvez donc acheter et revendre des actions à l’intérieur de votre PEA pour réaliser des plus-values totalement exonérées.
En 2024, la fiscalité du PEA se durcit. L’absence de prélèvement après 5 ans n’est plus valable sur tous les actifs. L’exonération ne s’applique plus aux obligations remboursables en actions (ORA) d’un PEA PME !
Dans un compte-titres, les plus-values réalisées et les dividendes reçus sont imposés à la flat tax de 30 %. La différence est importante, c’est pourquoi l’enveloppe fiscale du PEA est attractive auprès des investisseurs boursiers qui optent pour un placement de leur capital à moyen terme.
Frais : des plafonds à respecter pour le PEA
Vous trouverez les mêmes catégories de frais bancaires en ouvrant un CTO et un PEA (ouverture, tenue de compte, transaction, transfert, arbitrage).
Les frais sont fixés librement par les banques concernant le compte-titres. En revanche, ils sont plafonnés par le Code monétaire et financier (Article D221-111-1) pour le PEA.
Depuis le 1er juillet 2020, les frais du PEA et du PEA-PME sont plafonnés :
- frais d’ouverture limités à 10 € ;
- droits de garde/tenue de compte limités à 0,4 % du plan (majorations de 5 à 25 € par unité de compte possible dans certains cas) ;
- frais de transaction : maximum 0,5 % du montant d’une opération en ligne, sinon 1,2 % ;
- plafonnement de 150 € pour les frais de transfert ou de clôture.
Selon une mesure de l’Autorité des Marchés Financiers publiée en octobre 2023, les frais de courtage perçus pour un ordre de 1 000 € sont en moyenne de :
- 10€ par an pour les frais de tenue de compte ;
- 2 % du montant investi en frais d’entrée ;
- 0,3 % du montant pour les droits de garde.
Concernant les frais de transfert d’un PEA ou d’un CTO entre établissements financiers, le CTO est légèrement moins coûteux d’après les chiffres relevés en 2024 auprès de plus de 120 courtiers français.
Cependant, il convient de prendre en compte les frais fixes selon l’établissement concerné pour mieux comparer ces deux options.
La loi Pacte a réduit les frais de transfert à un maximum de 15 € par ligne, dans la limite totale de 150 € (50 € pour des entreprises non cotées). Sachez également qu’un transfert ne remet pas en cause la temporalité courante du PEA : vous conservez les avantages fiscaux en cours.
Rendement : tout dépend de votre stratégie !
Il n’existe pas de différence notable entre les rendements que l’on peut obtenir en plaçant son épargne via un PEA ou un Compte-titres.
La performance de vos investissements dépendra de plusieurs facteurs.
- Votre stratégie : pour entretenir une rentabilité sur le long terme, il est préférable d’appliquer les règles du Money Management tout en restant en phase avec votre profil d’investisseur.
- Les frais : mieux vaut ne pas les sous-estimer, car ils peuvent impacter le rendement à long terme, en particulier si vous choisissez une offre inadaptée à votre style d’investissement (dynamique, modéré, ou passif).
- La durée de votre investissement : après 5 ans de détention, le délai de verrouillage des plus-values du PEA se termine. Le rendement de votre PEA pourrait ainsi largement dépasser celui du compte-titres. Ils n’ont toutefois pas le même objectif de base.
Vous l’aurez compris, le rendement est une donnée très variable. Celui-ci dépend grandement de votre performance en tant qu’investisseur, mais également du marché et des frais applicables.
Souplesse : un CTO moins contraignant
Le CTO présente moins de contraintes que le PEA. Il n’existe pas de limites de versement sur un compte-titres et vous pouvez en ouvrir plusieurs auprès de différents courtiers. Les retraits du compte espèces relié au compte titres sont libres.
Le Plan d’Épargne en Actions quant à lui, est réglementé et n’offre pas autant de libertés :
- si vous retirez ne serait-ce qu’un euro durant les 5 premières années d’ouverture, le plan est fermé ;
- on ne peut posséder qu’un seul PEA par personne, soit deux maximum par foyer fiscal ;
- les versements sont limités à 150 000 €. Les dividendes et les plus-values peuvent toutefois continuer de s’accumuler au-delà de cette limite.
Transmission : une législation équivalente
Lors du décès de leur titulaire, le CTO comme le PEA sont bloqués par l’établissement jusqu’à ce que la succession soit réglée par la famille du défunt.
Les héritiers ont le choix entre :
- se partager les titres ;
- conserver ces titres en indivision (les héritiers deviennent co-titulaires des actions) ;
- liquider les actifs financiers et récupérer des espèces par virement sur leur compte bancaire personnel, selon la quote-part que chacun possède.
Aucune action ne peut être effectuée sur les comptes du défunt jusqu’à l’envoi de l’acte notarié de dévolution successorale.
Le CTO peut être transmis de votre vivant à l’héritier de votre choix en réalisant une donation manuelle ou une donation par acte notarié.
Compte-titres ou PEA : Que choisir ?
Pour choisir entre compte-titres et PEA, tout dépend de vos priorités.
L’investisseur soucieux de placer son capital dans une enveloppe sécurisée peut se tourner vers le Plan d’épargne en actions. Avec une fiscalité plus accommodante après 5 ans et des frais limités, le PEA permet de dégager un rendement plus sereinement.
Pour autant, cette option impose certaines limites comme le manque de diversification (actions européennes uniquement) et un plafonnement dans les versements.
Ainsi, l’investisseur plus dynamique peut opter pour le compte-titres ordinaire. Plus risqué, avec des frais plus élevés et une imposition plus lourde (à hauteur de 30 %), la fiscalité du CTO offre en contrepartie une meilleure flexibilité de gestion et la possibilité d’investir sans limites dans un panel plus large d’actifs financiers.
Pour y voir plus clair, voici un tableau comparatif des deux solutions de placement.
PEA | CTO | |
---|---|---|
Fiscalité | Exonération après 5 ans sans retrait | Flat tax de 30 % sur les plus-values et dividendes |
Actifs négociables | Actions européennes, certains ETF | Actions, obligations, fonds d’investissement, ETF internationaux, matières premières, produits dérivés |
Modalités d’ouverture | Domiciliation fiscale en France, limité à un PEA par personne | Ouvert à tous, sans limites du nombre de comptes |
Frais | Plafonnés par la loi (frais d’ouverture, de gestion, transactionnels) | Non plafonnés, variables selon les établissements financiers |
Plafond de versement | Limité à 150 000 € | Aucun plafond de versement |
Gestion | Contrainte par les règles fiscales et les types d’actifs éligibles | Flexible, pour un trading actif et diversifié |
Transmission | Blocage à la succession du PEA jusqu’à règlement Possibilité de partage entre héritiers | Similaire au PEA en termes de succession Possibilité de donation de son vivant |
PEA ou compte-titres : les alternatives
L’assurance-vie
Adoptée par un nombre croissant d’épargnants, l’assurance-vie fait figure de concurrent sérieux au PEA et au CTO.
En janvier 2024, les cotisations sur l’assurance-vie atteignent un record historique. Avec 12% d’augmentation sur l’année 2023, ces dernières côtoient le seuil des 16 milliards d’euros.
De fait, le vent tourne et les épargnants deviennent plus enclins à placer leurs capitaux sur des actions (en plus des fonds euros) dans un contrat d’assurance-vie.
Les contrats d’assurance-vie multisupports permettent en effet d’héberger des valeurs mobilières. De plus, les intérêts et les plus-values engrangés bénéficient du régime fiscal favorable de l’assurance-vie :
- vos gains ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu, du moment que vous n’effectuez aucun rachat ;
- 4 600 € d’abattement annuel pour les gains issus de contrats d’assurance-vie de plus de 8 ans si vous êtes célibataire, veuf ou divorcé ;
- 9 200 € d’abattement pour les couples mariés ou pacsés ;
- une imposition plus faible que les bénéfices provenant d’un CTO.
Retrouvez le comparatif des avantages fiscaux entre le PEA et l’assurance-vie ainsi que les cas spécifiques.
Le Plan d’épargne retraite (PER)
Avec un large portefeuille d’actifs et une fiscalité avantageuse (bien que plus complexe), le PER peut représenter une alternative de choix au PEA et au compte-titre. Le plus souvent, celui-ci se présente sous la forme d’un Plan d’épargne retraite individuel (PERin).
Seul inconvénient : sauf dispositif de déblocage anticipé, il est nécessaire d’attendre l’âge de départ à la retraite pour pouvoir débloquer les fonds investis. Vous pourrez alors choisir entre sortie en capital (totale ou partielle) et sortie sous forme de rente.
Tout au long de la détention du PER, les versements restent libres. Ils peuvent aussi bien provenir de votre épargne personnelle (versements volontaires), que de votre épargne salariale ou de vos cotisations obligatoires.
Les frais appliqués aux versements et à la gestion du PER peuvent varier d’un établissement à l’autre : mieux vaut donc vous renseigner en amont sur les meilleurs PER en fonction de vos besoins.
Le Plan Épargne Actions et le Compte-Titres sont complémentaires. Bien qu’ils ne soient pas utilisés pour réaliser les mêmes objectifs ni avec le même horizon d’investissement, il est recommandé de posséder chacun de ces supports.
Tous deux permettent d’investir sur les marchés financiers, plus rentables que les autres grandes familles d’investissement (immobilier, placement réglementé, or, assurance-vie ou encore Sicav).
Les personnes souhaitant peu s’impliquer dans la Bourse opteront plutôt pour de la gestion passive grâce à un PEA. Au contraire, les traders plus actifs seront avantagés par les offres attractives du CTO en fonction du volume d’ordres et de la diversité des marchés accessibles.
Quoi qu’il en soit, retenez bien que si vous n’effectuez aucun retrait dans les 5 ans suivant votre 1er versement dans un PEA, vous serez exonéré d’impôt. Il est donc conseillé d’en ouvrir un dès que possible.
Lead Copywriter chez Syntax Finance, Audrey possède un diplôme d’études comptables et financières (DECF) et une expérience professionnelle de plus de 15 ans dans les secteurs bancaire et comptable.