Titulaire d’un compte-titres ou d’un PEA, vous souhaitez piloter vous-même votre portefeuille d’investissement et choisir les actions à acheter ? Vous vous apprêtez à faire du stock picking !
Toutefois, sélectionner les meilleures valeurs ne s’improvise pas, cette approche exige de la rigueur et une bonne dose d’investissement personnel. Découvrez la marche à suivre dans cet article.
L’essentiel
Si vous ne savez par où commencer, tournez-vous vers des valeurs que vous connaissez et pensez à diversifier votre portefeuille.
Les analyses fondamentale et technique sont indispensables pour cibler les bonnes entreprises et décider quand acheter ou vendre.
Ne laissez pas vos émotions guider vos actions et respecter votre plan de départ.
Le stock picking peut offrir de meilleurs rendements que les ETF, tout dépend de votre niveau d’implication et de connaissances financières.
Les informations fournies sont uniquement à but éducatif. Finclub ne propose pas de conseil en investissement ni de services de courtage. Nous ne recommandons pas d’acheter ni de vendre un actif ou produit d’investissement particulier.
Qu’est-ce que le Stock Picking ? Définition
Le stock picking est une méthode d’investissement active qui consiste à sélectionner une à une des actions cotées dans lesquelles vous souhaitez investir. L’objectif de cette approche est de battre le marché, autrement dit de trouver les perles rares qui vont vous permettre d’obtenir un meilleur rendement que celui du marché.
Cette recherche de valeurs repose sur une analyse financière approfondie des entreprises : leurs résultats, leurs activités, leur stratégie de développement ou encore leur organisation. Il faut également tenir compte de l’état du secteur dans lequel elles évoluent ainsi que le contexte économique national et international.
Pour réussir, le stock picker doit :
- posséder des connaissances financières ou se former pour acquérir les bases indispensables ;
- consacrer du temps à la gestion de son portefeuille ;
- savoir faire preuve de rigueur et de sang froid.
1. Sélectionner des actions à analyser
Avec des milliers de compagnies côtés sur les marchés financiers mondiaux, il est impossible de tout analyser. Pour commencer, vous pouvez choisir d’étudier des entreprises que vous connaissez.
- Les capitalisations boursières des indices tels que le CAC 40, le DAX 40, l’Euro Stoxx 50 ou le S&P 500.
- Les sociétés qui font l’actualité de la presse spécialisée.
- Les entreprises dont vous êtes clients : Bouygues, Renault, Société Générale, Apple… si vous avez opté pour ces marques, c’est peut-être parce qu’elles disposent d’un avantage concurrentiel par rapport à d’autres compagnies du même secteur.
L’investissement en action est, par nature, risqué. Deux conditions peuvent vous permettre de gérer votre niveau de risque : la qualité de votre analyse et la diversification de votre portefeuille.
La diversification peut être sectorielle ou géographique. Par exemple, les principaux secteurs représentés dans le S&P 500 et le CAC 40 sont les suivants.
En matière de diversification géographique, vous pouvez vous intéresser aux marchés américain, européen ou asiatique. Attention toutefois à ne pas trop vous dispersez, au risque de perdre en qualité d’analyse et en connaissances financières.
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Tout investissement comporte des risques de perte en capital
2. Évaluer les entreprises à l’aide de l’analyse fondamentale
Cette seconde étape consiste à dénicher une pépite : une entreprise sous-évaluée capable de produire des bénéfices et de les maintenir, voire de les augmenter à long terme. Il vous faut du solide pour espérer réaliser des gains substantiels.
L’analyse fondamentale est une approche qui permet de mener une étude approfondie d’une société, notamment à travers l’examen de ses résultats financiers publiés tous les trimestres et largement commentés par la presse, pour les plus importantes capitalisations boursières.
Pour dresser une carte d’identité précise d’une entreprise, voici les principaux points à renseigner :
Activité de l’entreprise | Répartitions sectorielle et géographique du chiffre d’affaires Type de revenus : cyclique ou récurrent Principaux clients et fournisseurs |
Organisation | Structure juridique Composition de l’actionnariat Principe de gouvernance Compétences de l’équipe dirigeante |
Rentabilité financière | Examen du bilan, du compte de résultat et du tableau de flux de trésorerie sur plusieurs années pour disposer d’une vision claire du niveau et de l’évolution : – du chiffre d’affaires ; – du résultat exploitation ; – du résultat net ; – des marges opérationnelles ; – de l’endettement ; – du cash ; – de la valorisation des actifs, etc. |
Secteur | Positionnement de l’entreprise vis-à-vis de ses concurrents Avantage concurrentiel État du secteur |
Perspectives de croissance | Nature et niveau d’investissement à court, moyen et long terme Stratégie de développement Contextes politique, économique et technologique |
Valorisation | À l’aide des ratios financiers, comme le PER, déterminez si l’entreprise est sous-évaluée ou surévaluée, et comparez sa situation à celle de ses concurrents. |
Ces éléments devraient vous permettre de savoir si vous voulez miser sur une action, car elle présente un vrai potentiel de croissance, ou au contraire la mettre de côté parce que vous avez décelé des failles susceptibles d’entraver sa progression.
Pour vous aider dans votre analyse, consultez nos rapports financiers faciles sur des actions telles que Tesla, Atos, Engie, Sanofi ou Air Liquide.
3. Passer des ordres d’achat et de vente grâce à l’analyse technique
Ça y est ! Votre liste de valeurs à acheter est prête, reste à déterminer quand entrer sur le marché. D’ailleurs, à ce stade, vous devez aussi décider quand en sortir.
En effet, votre stratégie d’investissement, élaborée en amont, doit définir clairement les facteurs d’achat et de vente afin de limiter la part laissée aux émotions. Ainsi, avant d’investir, vous savez si vous souhaitez détenir vos titres un jour, quelques semaines, ou plusieurs années.
De même, vous listez les signaux favorables pour vos entrées et sorties de position. Vous pouvez acheter pour surfer sur une tendance haussière ou au contraire, attendre un vent de panique et une chute du cours pour saisir une opportunité.
Une fois votre plan d’investissement bien ficelé, l’analyse technique entre en jeu. Graphiques, historiques des cours et indicateurs vous aident à comprendre les fluctuations du marché et à prendre des décisions.
Dans un premier temps, vous pouvez apprendre à utiliser les indicateurs avec un logiciel d’analyse technique gratuit. Voici quelques exemples d’indicateurs populaires.
Moyennes mobiles | Indicateurs de tendance, elles représentent la moyenne des prix d’une action sur une période donnée. |
Bandes de Bollinger | Indicateurs de volatilité, elles renseignent sur les phases d’impulsion, de correction ou de poursuite du cours. |
RSI | Indicateur de tendance, il signale notamment les périodes de surachat (entre 70 et 100) et celles de survente (entre 0 et 30). |
MACD | Indicateur de tendance, il précise les phases de tendance haussière ou baissière du cours. |
Les indicateurs techniques sont fondés sur des formules mathématiques et n’ont pas vocation à être prédictifs. Ils aident simplement à détecter les situations de marché qui correspondent à votre stratégie d’achat et de vente.
4. Maîtriser ses émotions avec les bons outils
En investissement, vos émotions sont votre pire ennemi, elles peuvent faire voler en éclat votre belle stratégie. Si vous avez passé des heures à analyser des résultats financiers, ce n’est pas pour céder au premier mouvement de panique !
Pour garder le contrôle, vous devez vous servir des outils à votre disposition et paramétrables en amont.
- Les ordres stop loss : au moment de passer votre ordre d’achat, vous saisissez un niveau de prix pour clôturer automatiquement votre position. Dès que ce stop est atteint, l’ordre de vente au marché est exécuté. Cela ne laisse aucune place aux doutes de type : « et si j’attends encore un peu, ça va remonter », car, dans les faits, ça peut aussi continuer de chuter.
- Les ordres take profit : ils se déclenchent dès que la limite fixée est atteinte. Ils vous permettent d’encaisser vos gains. C’est très utile si vous n’êtes pas en mesure de rester devant vos graphiques à contempler l’évolution du cours. Vous sécurisez ainsi vos bénéfices.
- Le trading automatique : un peu plus complexe à mettre en place, il garantit une exéucution de sang froid de votre plan d’investissement, puisqu’il est réalisé par un programme informatique.
Stock picking et PEA : comment faire ?
Vous pouvez vous lancer dans le stock picking avec votre PEA en suivant l’ensemble des étapes décrites dans cet article. Ce support de placement facilite la sélection des actions, puisque vous pouvez investir uniquement dans les entreprises dont le siège est situé dans l’Union européenne ou dans un État de l’Espace économique européen.
Votre PEA vous permet d’optimiser le rendement de vos actions puisqu’il confère un avantage fiscal de taille : l’exonération d’impôt sur le revenu des plus-values réalisées, à condition de détenir son plan d’épargne en actions pendant 5 ans.
Stock picking ou ETF ?
Le stock picking a parfois mauvaise presse et ses détracteurs l’opposent à l’investissement passif en ETF. Il est vrai que, selon les données SPIVA, [1] environ 90% des fonds actifs sous performent les indices sur 10 ans.
Toutefois, vous n’êtes pas gestionnaire de fonds et vous n’avez pas des centaines, voire des milliers, de valeurs à suivre. Bien appliquée, la méthodologie du stock picking peut vous permettre d’atteindre de meilleurs rendements qu’un fonds indiciel qui investit dans un panier d’actions aux performances variables.
Prenons l’exemple de l’évolution sur 5 ans de l’action TotalEnergies (en vert et rouge) et de l’ETF iShares STOXX Europe 600 Oil & Gas (en gris et bleu).
Autre exemple : l’évolution sur 5 ans de l’action Eli Lilly (en vert et rouge) et de l’ETF iShares S&P 500 Health Care Sector (en bleu et orange).
Dans les deux cas, les titres ont fait mieux que les fonds indiciels alors qu’ils sont la principale position de l’ETF. Pourquoi ? Tout simplement, car d’autres valeurs de l’ETF tirent les performances vers le bas.
Si vous hésitez entre stock picking et investissement en ETF, retrouvez dans ce tableau les caractéristiques des deux approches.
Stock Picking | Investissement en ETF | |
---|---|---|
Type d’investissement | Actif, de court à long terme | Passif, à long terme |
Connaissances financières | Niveau intermédiaire à élevé | Faible |
Implication personnelle | Régulière et soutenue pour choisir les actifs et suivre son portefeuille | Faible |
Rendement | Potentiellement meilleur car achat ciblé | Dépend des fluctuations de l’indice de référence |
Risque | Élevé : diversification moindre et mauvaise analyse possible | Modéré : meilleure diversification, mais comme tout actif coté en Bourse, les ETF présentent des risques de perte en capital |
Enrichissement personnel | Fort : plus vous analysez d’entreprises, plus vos connaissances s’améliorent. | Faible : vous investissez en masse sans maîtriser les particularités d’un secteur ou d’une économie. |
Sources de l'article
Lead Copywriter chez Syntax Finance, Audrey possède un diplôme d’études comptables et financières (DECF) et une expérience professionnelle de plus de 15 ans dans les secteurs bancaire et comptable.